dimanche 2 novembre 2008

LES VOYAGES OUTRE-MER DU CURÉ CORBEIL

(XV)

La croisière de 1925

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Causerie du 10 mai 1925 (Treizième tranche)

LE MOYEN-ORIENT

J É R U S A L E M

« Nous continuons notre route et nous arrivons ainsi à Jérusalem. C’est la ville aux grands souvenirs, la ville fameuse. Le pèlerin qui arrive là est nécessairement un peu déçu, car Jérusalem n’est pas la même aujourd’hui qu’autrefois. C’est la capitale de la Palestine. Nous visitons le Champ des Oliviers, c’est-à-dire le jardin qu’on dit avoir existé du temps de Notre Seigneur. Cette ville nous rappelle l’Ascension de N. S. et on nous fait remarquer la pierre où il a laissé sa trace avant de s’envoler aux cieux. Nous remarquons également l’église de Saint- Joseph; là, nous pouvons voir un panneau renfermant le Pater, écrit en toutes les langues de la terre. »

Jérusalem. Le mont des Oliviers. Carte rapportée par Corbeil.

« Nous visitons la voie douloureuse; c’est tout autre chose. Rien n’est changé de ce qui devait exister du temps de N. S. Sans doute la ville fut détruite, les maisons, refaites, mais il n’y a rien de religieux. Tout le monde s’occupe de commerce, ce n’est qu’une question d’argent. Nous revoyons ces choses là, partout dans les églises, dans les temples, dans les lieux où on va retrouver ces grands souvenirs. Il n’y a pas de prières, il n’y a que du commerce. »

Le chemin de croix : cinquième station. Carte rapportée par Corbeil.

« La population est composée d’Arabes, de musulmans, de Turcs, de Juifs et d’Arméniens. On vit de l’histoire passée et, avec les gloires passées, on fait du commerce. Il en est ainsi de Jérusalem. Le Sépulcre et le Calvaire sont au milieu de la ville. Ses rochers sont couverts avec du marbre, de l’or ou encore des pierres précieuses. Nous pouvons voir que le rocher est identique, car nous constatons les étroits trous qui ont servi aux trois croix. On montre le Saint Sépulcre, personne ne prie et on ne sent pas le besoin de prier. D’ailleurs, il serait impossible de se mettre à genoux, vu l’affluence de la foule, c’est lamentable. Cependant, c’est tout de même consolant, car c’est une des plus belles preuves de la divinité du Christ : " Quand je serai disparu, on se battra pour posséder mon tombeau. " Nous visitons le palais de Pilate et c’est avec émotion que nous repassons l’histoire de la flagellation, le couronnement d’épines. »

(À suivre)

L'intérieur du Saint-Sépulcre. Carte rapportée par Corbeil.

Pause sur une route de la Palestine. Corbeil, en compagnie de Joseph-Henri et Philias Pagé. Photo gracieusement fournie par Alice Lamothe Lilley.

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J’aurais pu inscrire LES VENDEURS DU TEMPLE en guise de sous-titre à cette page, tant mes leçons catéchisme, d'évangile et d’histoire sainte sont encore bien présentes, incrustées dans ma mémoire! Treize ans d'instruction et d'éducation chez les religieuses laissent des traces. Je dois tout de même avouer que les dames de la Congrégation de Notre-Dame étaient moins moralisatrices que d'autres…

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Rien n'a changé dans les lieux de pèlerinage. Pensons à Sainte-Anne-de-Beaupré, où la rue menant à la basilique est occupée par des boutiques bourrées de « bondieuseries » et objets du même acabit.

Il faut voir, à Cap-de-la-Madeleine, le déplacement répété de pèlerins et de pèlerines se ruant vers le magasin. En voulez-vous des chapelets ? Des médailles ? Des crucifix ? Des images saintes ? Mais on y trouve aussi de ravissantes crèches, des statuettes de porcelaine, des CD de belles musiques classiques et grégoriennes.

J'ai beaucoup de difficultés à croire à ces endroits où, par exemple, on voit la supposée trace des trous des trois croix au Calvaire, la pierre portant l'empreinte des pieds de Jésus avant son ascension. Pensez-donc, il y a plus de 2000 ans de cela !

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