mardi 12 août 2008

LES VOYAGES OUTRE-MER DU CURÉ CORBEIL (II)

Le voyage de 1914




Eugène Corbeil, le curé à la monumentale stature. Photo tirée du site des mémoires du docteur Max Comtois, qui pratiqua la médecine à La Tuque, de 1922 à 1941. Il y trace un portrait du curé, rare témoignage d’un contemporain : http://drcomtois.situs.qc.ca/cure_corbeil.html.

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Je n’ai guère de renseignements sûrs à propos de cette première traversée outre-mer de Corbeil, avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Je n’en ai trouvé trace que dans un document préparé au début des années 1980, à partir des archives de la paroisse Saint-Zéphirin. Il aurait été accompagné en cette occasion de deux Latuquois : Gustave Duguay, un notaire de l’endroit, et Tancrède Bédard. On y mentionne aussi que le but du voyage aurait été l’achat d’ornements pour l’église, entre autres une cloche si l’on se fie à une lettre expédiée de Lyon, en France, et adressée au curé de la paroisse Saint-Zéphirin, le 5 mars 1914, par un facteur de cloches de l’endroit.

Lettre d’un dirigeant de la Fonderie Burdin Aîné à Eugène
Corbeil, 5 mars 1914.
Document conservé à la Société historique
de
La Tuque et du Haut-Saint-Maurice.

La lettre ne fait toutefois référence qu’à la vente d’une cloche à la paroisse et ne saurait confirmer d’aucune façon que Corbeil a pu rencontrer le patron de cette fonderie lyonnaise dans sa ville. Elle ne nous renseigne pas sur une éventuelle visite du curé à Lyon. Quelle est cette « affaire malheureuse » à laquelle ce dernier aurait pu être associé ? Mystère!

La première église, à l’angle des rues Saint-Joseph et Saint-Antoine, vue depuis l’est. À l’avant-plan, ce qui devait être la voie ferrée du Chemin de fer Transcontinental (Canadien National).

L’église et le presbytère, vus depuis l’ouest. Photo sans doute prise un lundi, jour de lessive, à en juger par la cordée de linge, à gauche ! Ces deux photos anciennes m’ont été aimablement prêtées par Gaston Gravel.

Il serait intéressant de mettre la main sur d’autres pièces de correspondance du curé qui remontent à cette époque. Il y a sûrement quelqu’un à La Tuque, dans un fonds d’archives familiales, qui possède quelques-unes de ses lettres.

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Cette photo de Lionel et Paul-Henri Bergeron, posant, vers
1925,
dans la cour de la maison familiale du
507, rue Saint-Eugène,
permet d’entrevoir le clocher
de la première église.
À droite, la moto à side-car
de mon grand-père,
Joseph-Honoré Bergeron, probablement
l’une des premières
machines du genre à faire son apparition
à
La Tuque. Comme il travaillait de nuit à l’usine de la Brown
Corporation
, le « millwright » (mécanicien d’entretien) réveillait
bon nombre
de ses voisins quand il partait à son travail,
vers 23 heures !
L’église semble avoir été déplacée plus au
nord, rue Saint-Antoine,
en vue sans doute de la construction
de la seconde.
On devine le couvent en arrière-plan.


La maison de mon grand-père maternel, rue Saint-Eugène, vers 1962.
L’édifice de droite, à l'angle de Saint-Joseph, est passé au feu récemment. Il logeait, à l’époque, ce qu’on appelait une « tabagie » et la famille d’Arthur Daneault, qui y vendait la gamme des produits Familex. Au moment de sa destruction, en 2006 ou en 2007, elle abritait un dépanneur.


La même maison, en juillet 2008, grandement transformée. C’est la seule
qui est restée du côté ouest de la rue, entre l’édifice fédéral (qui comptait un bureau d’Emploi Canada et le deuxième bureau de poste) devenu, l’an dernier, le nouvel hôtel de ville), rue Saint-Joseph, et la bibliothèque municipale, inaugurée en 1967. La maison demeura la propriété de la famille Bergeron
jusqu'en 1974.